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De l’Oblast de Moscou À Krasnoyarsk.

Journal - Russie - 23-08-2018





Je rêvais d’un grand voyage en train et celui-ci m’est apparu comme une évidence puisqu’en Russie nous n’imaginions pas nous contenter de Saint Petersbourg et Moscou pendant notre périple.

5000 kilomètres à travers l’Oural et les grandes forêts de Sibérie, c’est la réalité. Partager des moments de convivialité avec les autochtones surpris de vous voir ici dans ce train, en voyage, c’est en partie vrai.




J’ai lu beaucoup de choses sur ce voyage original (pour nous occidentaux d’Europe habitués à nos courts trajets !), peut-être trop...  

Pour nos futures destinations, nous n’avons pas eu ni le temps, ni l’envie de préparer les itinéraires et le programme...  tant mieux ! 

Mais en plein été, à la suite d’une coupe du monde de football, il nous était impossible d’appréhender ce trajet façon globe-trotteur, en prenant nos billets à la dernière minute, en décidant de rester ici ou là en fonction de nos envies...ça aussi nous l’avions lu et c’est une réalité. 

Les trains sont bondés, les files d’attentes interminables et les commerçants et fonctionnaires Russes plutôt tendus....

Nous avons donc planifié nos escales et nos hébergements ce qui permet malgré tout de rentrer dans ce périple avec une phase d’acclimatation.

Nous nous sommes quand même laissés quelques libertés, en annulant certains hébergements réservés dès juillet pour en choisir d’autres au dernier moment qui nous ont séduit davantage.. et puis, nous n’avions rien programmé comme visites ou autres activités dans chacune des villes dans lesquelles nous nous sommes arrêtées. 


Dans ce second tronçon en train entre Moscou et Ekaterinburg, nous étions “encore” en seconde classe (nous n’avions pas eu le choix en réservant, faute de places en 3ème classe)..   Le confort y est supérieur mais beaucoup plus compliqué d’être en contact avec les Russes ce qui est pourtant l’un des intérêts de ce trajet en train, car nous sommes “isolés”dans des cabines.


Malgré cela, comme Pierre l’a évoqué dans son article, nous avons rencontré Nikolay qui partageait la cabine de 4 avec nous 3, très timide au départ puis après quelques kilomètres et une bière achetée dans l’une des nombreuses gares dans lesquelles le train fait une pause plus ou moins longue (généralement au moins 30’ pour que l’on soit autorisé à descendre du train). Celui-ci s’est détendu et malgré un anglais chaotique (je parle du sien !! Car en Russie, j’ai presque l’impression d’être bilingue !!), nous avons pu échanger en se montrant quelques photos de famille notamment. 

Comme la plupart des Russes qui prennent ce train, il partait travailler loin de chez lui, il est descendu dans la nuit à la gare de Kazan.







Ekaterinbourg


Départ de Moscou le 12 août à 16h38 (Paris +1h) - Arrivée le 13 à 20h39 (Paris +3h)




Nous sommes arrivés à Ekaterinbourg  lundi soir après 26h de train... et pour répondre à certaines interrogations, ça passe très vite, nous lisons, nous regardons des films, nous mangeons, nous buvons des litres de thé, Pierre a commencé l’école et on dort !!!

  

Dans cette ville, nous avions opté pour un hébergement réservé sur le site désormais célèbre qui permet à des particuliers de louer...   bref, vous avez compris..   dur dur d’éviter de faire gratuitement de la publicité...

Nous avons fini par trouver notre joli camp de base pour 2 nuits dans un immeuble pourtant très glauque.

Il faut dire que j’ai un nouvel meilleur ami dont je ne citerai que les initiales pour ne pas non plus lui faire de pub d’autant qu’il en a pas besoin : GM.

Il faut être clairs, on gagne un temps forcément précieux : destination, trajet, transports à prendre...  Il faut juste gérer la batterie du “machin phone” mais je me suis équipé avec une “machine batterie externe”...   matériel bien plus important qu’un slip ou un pull-over de trop !




Qu’avons nous vu à Ekaterinburg : la Cathédrale sur le Sang-versé (et oui ! La 3ème du même nom...) que j’ai pu voir cette fois-ci car habillé de mon fameux bermuda à rallonges (indispensable pour gagner de la place et du poids dans le sac).




Magnifique édifice qui est un mémorial à la famille de Nicolas II dernier de la dynastie des Romanov.

Dernier tsar de Russie, un grand nombre de Russes lui vouent un culte sans pareil à l’image du véritable sanctuaire Ganina Yama où se trouvent l’endroit, la fosse, le trou qui accueillent les dépouilles de toute la famille de Nicolas II. C’est un endroit solennel où règne une ambiance spéciale et où l’on sent la ferveur du peuple Russe « blanc ».




Il est à noter une nouvelle fois la nécessité de se couvrir les jambes pour tout le monde cette fois et la tête pour les femmes.... J’ai d’ailleurs remarqué la forte propension de la gente religieuse Russe à adapter les règlements au tourisme : entrée payante, tenue libre, tout du moins le bermuda, la tête non couverte.. entrée gratuite, attention Dieu change sa vision des choses, il devient nécessaire de se couvrir....Ne voyez en aucun cas l’envie chez moi de manifester un certain prosélytisme anticlérical, il ne s’agit que d’une observation.




Pour en revenir au tsar, ce culte nostalgique peut apparaître surprenant car selon certains écrits d’historiens peu enclins certes à un quelconque culte de la personnalité, Nicolas II n’avait pourtant pas grand chose à envier à ses successeurs bolchéviques.


Endroit incontournable à Ekaterinburg qui n’a rien d’exceptionnel sinon de symboliser la frontière entre l’Europe et l’Asie, les obélisques auxquels aucun touriste ne peut échapper pour la traditionnelle photo “à cheval”... L’original se trouve à 30 kms du centre et le second beaucoup plus récent à 15kms. Il a été spécialement créé pour les mariages mixtes Europe/Asie et donc beaucoup plus commode d’avoir ce monument plus proche de la ville. Les guides de voyage ont d’ailleurs beaucoup de mal à s’accorder sur l’original de la “version touristique”...  mais nous reviendrons sur les “guides de voyage” plus tard.

Notre hôte, nous ayant gentiment loué les services de sa sœur pour ces visites, nous avons pu voir les 2 édifices !




Après une soirée tranquille, on a repris la route ..... disons plutôt le chemin de fer, le 15 aout à midi pour à nouveau plus de 20h de train et 2h de plus de décalage qui nous amènera à un décalage de 5h avec la France ! 



Novosibirsk : 


Départ le 15 août à 12h04 (Paris +3h) - Arrivée le 16 août à 11h34 (Paris +5h)




Un trajet en train en 3ème classe, enfin !! ... et malgré une volonté non dissimulée à communiquer avec empathie, ce tronçon sera timide également... 2 soeurs Russes en partance pour la Corée du Sud pour 2 mois de vacances, ont cependant fait preuve d’une certaine curiosité et de beaucoup de diligence à notre égard... il n’empêche que malgré mon « bilinguisme » naissant je me suis encore heurté à cette difficulté de ne pas parler Russe du tout et les échanges sont de ce fait par moment bien compliqués.




Jusqu'à là, Coupe du monde oblige, les villes citées, vous et nous en avions entendu parler... 

Novosibirsk, ça se complique ! Et pourtant, après Moscou, Saint Petersbourg et Ekaterinbourg, elle est la 4ème plus grande ville de Russie, avec plus d’1,5 millions d’habitants, la capitale de la Sibérie occidentale borde le célèbre fleuve Ob (pour les amateurs de mots croisés Stephanie m’a t-elle dit !)... qui est de plus en plus pollué par les usines chimiques et pétrolières le longeant, ce qui n’a pas empêché Pierre malgré notre embarras de s’y baigner toute l’après-midi...   il faut dire que vue la chaleur et la quantité de visites de cathédrales avalées ces derniers jours, nous avions envie d’autre chose et lui, surtout !




Nous avons donc « atterri » dans la plus belle gare du Transsibérien et la plus grande de Sibérie, et nous nous sommes installés dans le superbe appartement haut de gamme de chez Natalia réservé chez le non moins célèbre site de réservation d’hôtels mais qui s’est mis également à proposer de la réservation entre particuliers B.c.. pour ne pas le citer .... Pour 25€ la nuit, un vrai luxe !!


Nous avons commencé notre escale par le plus grand Zoo de Russie ...

Chacun se fera son idée sur l’intérêt de ces grandes « prisons » qui ont peut-être aussi néanmoins l’intérêt de préserver certaines espèces mais il faut bien reconnaître que la fascination et l’admiration que l’on peut avoir pour bons nombres d’animaux se mêlent à une forme de malaise. 






Nous avons effectivement des doutes sur l’utilité de « préserver » des ours blancs ici, avec une chaleur pareille, pas loin de 30° cet après-midi là.




Nous avons profité de la visite de cet endroit pour évoquer ces sujets avec Pierre et pour découvrir certaines espèces dont on n’avait jamais entendu parler ... 




Et puis il y a eu Evgueni, bien plus à l’aise que moi en Anglais qui, à la sortie d’un supermarché nous a accosté, pour nous proposer son aide, comme ça, simplement, car il nous avait entendu parler français et avait envie de parler en anglais. Quelques minutes de conversation chaleureuse, des numéros de téléphone échangés et nous avions dans notre répertoire un guide de luxe pour la journée du lendemain et une proposition d’aide pour d’éventuelles difficultés que l’on pourrait rencontrer plus tard !  Dommage qu’il ait fallu repartir si tôt et que nous n’ayons pas eu le temps nécessaire à d’enrichissantes discussions.

Cette escale à laisser place à des activités différentes que précédemment et nous avons eu la chance d’assister à un spectacle de Cirque quelques heures avant de reprendre le train pour le trajet le plus sympa jusqu’alors.... 

Le cirque russe étant une tradition culturelle ancestrale, Stephanie adorant ce spectacle, il nous est apparu évident de trouver le moyen d’assister à ce show... Nous n’avons pas été déçus.





Krasnoïarsk :


Départ de Novosibirsk le 18 août à 20h02 (Paris +5h) - Arrivée à Krasnoyarsk le 19 août à 7h50 (Paris +5h)




L’un de nos plus courts trajets en train et c’est bien dommage car Milana, 16 ans, qui apprend l’anglais depuis 8 ans, nous a permis de passer un excellent moment.... plusieurs heures d’échanges sur nos vies respectives, nos cultures, nos sensibilités, Poutine, l’école, le travail.... une grande partie du wagon très féminin a pu participer puisque Milana a beaucoup travaillé son anglais ce soir là, nous aussi d’ailleurs... !! 





Arrivés de bonne heure à Krasnoïarsk, nous avons rejoint notre 1er hôtel depuis le début du séjour, ambiance presque «soviétique» dans cet hôtel immeuble plutôt moche de l’extérieur, et froid de l’intérieur avec une décoration neutre, vintage mais pas encore «branchée».... ambiance URSS !! 




Sacs posés, nous sommes partis pour la randonnée préférée des habitants de cette grande ville qui plus est un dimanche : la réserve naturelle des Stolby... 17kms et 500 m de dénivelé en nature malgré le monde, ça change des ambiances exclusivement urbaines des premiers jours du voyage... 




Soir venu, nous sommes allés nous restaurer au centre ville dans un bien bel endroit et là je vais faire de la pub : le Bulgakov Bar...      accueil, plats, amabilité du personnel, décoration, tout y était ! Le meilleur moment gastronomique depuis notre départ avec en point d’orgue la rencontre éphémère avec ce talentueux serveur, enchanté que des Français puissent lui faire des compliments sur la cuisine de son établissement.... Repas offert à Pierre et pour nous un livre « en russe » certes, du célèbre Pouchkine, censé nous porter bonheur pour la suite de notre voyage ! Je vais être encore obligé de sacrifier un fringue pour le porter car je n’envisage pas de m’en séparer ... pourvu que ce genre de présent ne soit pas de coutume dans tous les pays hôtes car Stephanie va devoir jeter des culottes !




Cette escale sera la plus courte, car après une mâtinée à faire le plein d’énergie et à profiter au maximum de l’infrastructure hôtelière, nous avons repris notre périple ferroviaire en début d’après-midi pour rejoindre Irkoutsk et le mythique Lac Baikal, ce sera notre plus longue escale (4 jours) le long de ce Transsibérien.




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