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Qu’est ce qu’on fout ici ?

Journal - Vietnam - 06-01-2019




Bien sûr que nous nous sommes posés la question et peut-être que nous allons encore nous la poser !!
 


Quitter un bon job, vendre la maison, laisser nos filles, famille, amis et partir faire le tour du monde pendant un an même si personne nous y a forcé, c’est finalement pas si simple...  D’autant que contrairement à la grande majorité des voyageurs au long cours que nous croisons pour lesquels il s’agit d’un projet de longue date voir du rêve d’une vie, il s’avère que pour nous, la décision de partir pour ce grand voyage a été assez rapide... 


Cependant dès lors, au delà de tous les superlatifs que nous avons pu entendre à ce sujet : de la folie aux compliments dithyrambiques, nous étions très excités par notre projet même si nous ne savions pas trop à quoi nous attendre.


Alors quid de ce tour du monde que nous avons débuté il y a maintenant 5 mois ?


Quelles sont nos pensées, nos plaisirs, nos déceptions, nos satisfactions, nos regrets, nos manques, nos doutes, et nos projets ?


Qu’est-ce qu’on fout ici ? C’est un peu la question que nous nous sommes posée dans les jours qui ont suivi le départ de Mathilde et Sam...   

Peut-être n’osions nous pas vraiment nous l’avouer mais cela faisait beaucoup de bien de voir des proches.

J’aspirais depuis quelques temps à une vraie longue pose géographique,  peut-être exprimé plus aisément que Stéphanie.

A Hoi An, sur la côte au centre du pays, nous avions donc envisagé de nous arrêter. 

Nous avions vu des photos de plages de rêve et l’idée faisait consensus.




La météo épouvantable dès le lendemain du départ des jeunes nous a contraint à revoir nos plans, en effet nous étions « forcés » à la sédentarisation dans notre chambre d’hôtel mais pas comme nous l’avions souhaité puisque nous rêvions de nous prélasser sur la plage.




Notre moral quelque peu entamé, c’est à ce moment là que nous avons également décidé de ne pas aller au Cambodge pour accorder le temps nécessaire à la découverte du Vietnam et au repos avant de risquer le “burn out du voyage”.

Nous avons tergiversé et puis décidé de prendre un train de nuit pour Ho Chi Minh, déposer quelques bagages “inutiles au Vietnam“ dans un appartement dans lequel nous reviendrons juste avant notre départ en Australie.


Et puis, nous avons acheté nos billets d’avion pour aller se poser sur l’île de Phu Quoc où nous avions cru observer que la météo serait au rendez vous et à l’occasion retrouver nos amis Franco-boliviens rencontrés au début du mois de novembre au Laos.




Nous avons passé 3 jours bien sympathiques avec eux entre balade en mer, snorkeling, visite d’une ferme perlière et farniente au bord de la piscine...





Nous avons décidé de rester dans le même hôtel durant 12 nuits ce qui a constitué un record mais pas un exploit !




Cette île qui est l’endroit le moins sympa que nous ayons eu à voir depuis notre arrivée au Vietnam est maintenant envahie de touristes russes notamment, ce qui fait exploser les tarifs d’hébergement et de restauration. 

Nous qui pensions réaliser quelques économies en se sédentarisant, c’est quelque peu raté...   




Si l’on y rajoute les travaux hallucinants de construction d’hôtels absolument partout sur l’île, ce n’était pas l’endroit de rêve que nous nous étions imaginés. 




La piscine juste devant la chambre, le service de l’hôtel irréprochable, la température de la mer permettant que l’on s’y installe durant des heures sans bouger nous ont permis de « justifier » notre séjour sur cette île dont nous ne conseillons pas la visite...






Ce n’est pas la balade en scooter que nous avons réalisé qui a contredit cette première idée, c’est décidément moche, sâle et sans intérêt....   





Heureusement à l’approche de Noël Stéphanie a pris contact avec une famille française en vadrouille également sur la planète et nous avons improvisé un réveillon de dernière minute en dégustant une excellente pizza...




Stéphanie a également pris le temps de panser ses vilaines pustules dont on ne connaît toujours pas l’origine mais la visite à l’hôpital international de l’île nous a permis d’en venir à bout.







Et puisque nous étions dans cet endroit et que nous avions choisi d’y rester quelques jours, nous avons donc eu du temps pour répondre aux questions que nous nous posions à un moment crucial de notre voyage.



Nos pensées : 


Oui, il y a des passages à vide, c’est ce que nous résumons par le titre de cet article “bilan” .... mais l’une de nos principales pensées est la simple satisfaction tous les jours lorsque l’on se réveille, d’être là, de vivre ce moment singulier sans être idyllique, d’être dans cette parenthèse de vie choisie. 

Alors, bien qu’un voyage au long cours ce ne sont pas des vacances, nous sommes des privilégiés et nous le savons bien. 

Le terme de privilège dans notre société fait bien souvent référence à la « possession » mais ce n’est pas ce que nous voulons dire..   Tous les voyageurs que nous croisons partagent aussi ce sentiment quelques soient leur façon de barouder. 

Bien évidemment il est plus aisé pour nous Français avec nos passeport passent-partout et notre pouvoir d’achat de se balader sur la planète et en Asie particulièrement, bien que tout évolue, ici aussi !!

Nous sommes privilégiés car chaque jour, chaque moment, chaque rencontre, chaque paysage, chaque endroit, chaque lit est différent. 

Il y a des moments de galères et de stress, notre dernière partie de séjour au Vietnam a été riche en la matière...

Mais dans la mesure où la santé nous tient, toute galère se veut très vite relativisée...





Nos plaisirs et nos satisfactions :


Nous éprouvons du plaisir autant dans le voyage : les visites, les rencontres, l’émerveillement devant un paysage, la découverte d’un nouveau plat,  que dans le bonheur d’être ensemble, de jouer aux cartes, de rire, de se faire des câlins, de jouer aux requins dans la piscine.

Bon, ce n’est pas tous les jours l’entente cordiale, on ne se refait pas, tout le monde à son caractère...  surtout lorsque l’on superpose les éléments négatifs : hôtel pourri, météo très moyenne, souci de santé, choix des futurs point de chutes, rencontre désagréable, le moment de travailler avec Pierre qui ne veut pas etc.....

Néanmoins, la plus grande satisfaction et le plus grand bonheur que nous éprouvons depuis le début de notre périple, c’est d’être ensemble 24h/24.... un célèbre proverbe tibétain dit : « le voyage est un retour vers l’essentiel », ça doit donc être l’explication, tout simplement.

Le 24 décembre dans le taxi qui nous a amené au restaurant de notre réveillon, Pierre nous a dit : « Papa et maman, vous savez quoi ? », « Non » lui a -t-on répondu ..   « et bien, je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureux.. »..

Alors, bien entendu, nous ne sommes pas au terme de notre tour du monde mais ces moments suffisent à nous remplir de joie et contribuent à donner de la valeur à ce que nous vivons....   les voyageurs disent que “le voyage est la seule chose que l’on achète et qui nous rend plus riche”...  

En ce qui concerne les satisfactions plus concrètes, ou les préférences, c’est pas si simple de les lister ou de les hiérarchiser d’autant qu’elles peuvent différer d’un individu à l’autre mais pour des raisons toutes différentes nous avons aimé tous les pays dans lesquels nous sommes passés : la Russie car c’était le premier et avons adoré l’aventure du transsibérien, le Japon car c’est la plus grosse surprise culturelle, le Népal pour toutes les rencontres que nous avons faites (françaises comme népalaises) et pour ses paysages mythiques, le Laos pour la découverte de la moto, ses cascades impressionnantes, sa population cool,  le Vietnam car c’est la destination où les contrastes ont été les plus saisissants pour nous.

Donc pas réellement de coup de coeur, d’ailleurs on en cherche pas ! Nous sommes bien loin de se retrouver dans un décor paradisiaque tous les jours et peut-être que c’est mieux comme ça ....  De belles choses partout et des choses inacceptables partout aussi....   avec malheureusement un fil rouge dont on se serait bien passé (mis à part le Japon), la pollution visuelle liée aux déchets, c’est hallucinant !!





Nos regrets :


En ce qui concerne les décisions qui ont d’abord débouchées sur ce projet, outre le fait que nous adorons la célèbre chanson, bien évidemment non, nous ne regrettons rien, non rien de rien.....

Et puis, pendant notre voyage, Il arrive que l’on se dise que nous aurions pu ou dû faire comme ça en se basant sur l’expérience d’autres voyageurs partageant beaucoup sur les réseaux sociaux mais rapidement d’un revers de mains, nous balayons ces « potentiels regrets » en considérant que ce voyage est d’abord notre aventure donc sans certitude, et c’est ce que nous voulions.





Nos manques : 


Nos filles, notre famille, nos amis, nous manquent bien sûr ! Mais nous le savions avant de partir et nous nous étions préparés...  heureusement les technologies du XXIème siècle nous permettent de rester en constante relation, nous partageons beaucoup et nous amusons également par la même occasion....  (Quelques clichés pas toujours de bonne qualité ont été dérobés à la famille, on vous aime !!)






Quelque peu moqueuse la famille par moment, car nous avons déjà eu l’occasion de le dire mais nous nous sentons plus que jamais français, tellement le vin rouge et le fromage nous manquent parfois.

Mais à notre grande surprise, plus le temps passe et plus on s’habitue à l’éloignement...  

Nous nous habituons à ne plus entendre parler français et même à participer à de longues conversations en anglais autour d’une table multi-culturelle. On s’habitue à klaxonner sur notre scooter tout juste loué, au coq qui chante dés 2 h du matin et à la sérénade des chiens errants qui hurlent à la mort toute la nuit....   

C’est certain, le voyage renforce notre capacité d’adaptation et impose tolérance et respect même si les moments de ras-le-bol liés aux différentes façons de vivre sont réguliers mais nous amusent plus que nous mettent en colère.

Alors, dire que la France nous manque, ce n’est pas le mot, mais dire que l’on ne veut pas y revenir, encore moins...



Nos doutes....  ou plutôt “mes” doutes :


J’ai passé des années à douter malgré les apparences pour tout et trop souvent. 

Le doute n’a qu’un seul intérêt, c’est celui de réfléchir, de se remettre en question et de se découvrir..   quand il devient quotidien et obsessionnel il nous rend malade et nous entraîne dans les abîmes de la perte de confiance en soi...  alors aujourd’hui je continue à réfléchir mais je ne doute pas !

« On peut voyager non pour fuir, chose impossible, mais pour se trouver. » Jean Grenier





Nos projets :


Les projets...   ah ces fameux projets qui empêchent de vivre le moment présent !

Il n’y pas si longtemps, j’ai presque cru ça ...  je pense maintenant que c’est une erreur. 

Nous avons toutes et tous un fonctionnement différent.. J’aime avoir des projets, ils alimentent le moment présent à condition de trouver le bon dosage ce qui n’est pas toujours évident, je le conçois. Stéphanie, elle, a toujours du mal à se projeter à part dans les 10 prochaines minutes, ce qui fait de nous une équipe complémentaire !

Alors, maintenant que l’on sait “ce que l’on fout ici” puisque nous apprécions avec gourmandise et sagesse tout ce que nous vivons; nous fourmillons aussi d’envies et d’idées pour la période post-untourquinemanquepasdr.

Mais au risque de surprendre, nos projets nous ramèneront très probablement en France plus déterminés que jamais à faire en sorte que la vie soit toujours passionnante.





C’est sur ce “bilan”, que nous avons quitté l’île de Phu Quoc le 25 décembre pour rejoindre le continent.

Ressourcés, nous avons repris notre marche en avant “d’explorateurs” de cette étonnante région du Mékong que Pierre va vous raconter très prochainement.




A très bientôt !




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