Je n’ai pas choisi ce titre pour me disculper de 2 semaines de silence sur le blog.
J’ignore si le lieu en est responsable ou si ce second mois de voyage provoque chez moi une telle rupture que je manque d’inspiration.
Certes, c’est une destination que Pierre et Stéphanie ont choisi... je n’avais pour ma part, pas intégré le Japon dans mes priorités mais j’ai peut-être une autre explication.
A la lecture des blogs de voyage, des guides touristiques, tout (ou presque) est dit sur Tokyo et le Japon avec un parti pris très fort sur le côté exceptionnel, idyllique du pays et de ses habitants.
Pour ne pas réaliser une description déjà maintes fois effectuée sur la toile, que vous dire de plus que nous avons vu tout ce qu’il y avait à voir de plus important, touristique et incontournable à Tokyo.....
Je ne suis pas certain que cette description exhaustive vous passionne, moi, disons le clairement, elle « m’emmerde » !
Nous allons vous parler de nos découvertes mais surtout de ce que nous avons observé et ressenti....
Lorsque l’on quitte la Russie et que l’on arrive 2h après à l’aéroport de Tokyo, je crois que ce qui est le plus saisissant c’est d’avoir la sensation d’avoir quitté la planète et pourtant, nous n’avons fait que 2h de vol....
Vous vous souvenez certainement de la façon dont on a parlé des Russes et de notre sensation quand à leur amabilité relative.
Lorsque nous sommes descendus de l’avion, et rentrés en contact avec les premiers Japonais, le « choc » a été « violent ».
L’accueil est des plus agréable, les gens sont extrêmement gentils et polis.
Nous avons immédiatement la sensation que nous sommes « presque » attendus même lors du passage en douane.
Vous imaginez le contraste avec ce que l’on rencontre traditionnellement dans le reste du monde lors de ces contrôles d’identités souvent glaciaux.....
Dès lors, notre voyage dans ce pays sera rythmé d’une fracassante répétition de «Arigato gozaimasu ».... le « merci » très poli du Japon qui est servi à toutes les sauces comme le soja.
C’est clair, nous sommes arrivés chez les parents d’ « Hello Kitty ».
L’organisation semble d’entrée des plus inhabituelle pour nous.
Nos premiers pas sur ce sol pourtant instable sont facilités par la multitude d’informations que nous trouvons : zone sur laquelle nous devons emprunter l’escalier à la montée ou à la descente, files d’attentes gérées avec un tel soin que tout semble d’une fluidité déstabilisante, une minute d’errance dans un hall gigantesque à la recherche du tapis nous permettant de récupérer nos ustensiles de voyage et immédiatement, nous voilà secourus.
Ces premières sensations sont plutôt agréables car, elles sont avant tout rassurantes.
Notre surprise est d’autant plus grande lorsque nous arrivons dans la première auberge de jeunesse où nous élisons domicile pour notre semaine à Tokyo et où nous constatons que nous sommes attendus...
Quelques minutes après que notre hôte nous ait accueillis, la visite des lieux me « rassure » quelque peu. L’ordre observé dans les premières minutes sur le sol nippon ne semble pas être la priorité ici, ce qui je ne vous le cache pas, me permettra de faire fi du rangement millimétré de ma valise et de mon lit au « carré ».
Ne pas se fier aux apparences, cette auberge de jeunesse, est des plus accueillantes.... après tout, nous venons d’arriver dans le royaume des Geek, bien qu’un primate tente de nous avertir d’un potentiel danger de la dépendance virtuelle.
La décoration sympa et très vintage ne nous fait pas oublier pourtant que nous sommes au pays des gamers et des collectionneurs de figurines de personnages de science-fiction !
Notre premier dîner dans un restaurant proche de notre hébergement va accentuer cette sensation de monde extra-terrestre.
Nous passons notre commande sur une tablette !
Nous sommes très excités par cette technologie que pourtant nous commençons à connaître en France dans les restaurants rapides.
Je suis cependant dubitatif quant à la qualité des mets qui vont nous être proposés.
Puis, vient en moi un moment de « panique » relative : et ma bière alors ?
Pierre trouve rapidement la touche correspondante et vole ainsi à mon secours.
Heureusement, ce sera bien un « humain » que nous verrons pour nous servir nos plats et nos « baguettes ».... Satanées baguettes...
Ce premier repas comestible ne restera cependant pas dans les annales, nul doute que nous allons nous rattraper tant la cuisine nippone est plébiscitée dans le monde entier.
La plupart des restaurants d’ailleurs, vous permettent d’identifier avec précision ce que vous allez pouvoir déguster en installant en vitrine des plats factices, ce qui est agréable et presque indispensable tant le déchiffrage de l’alphabet est impossible.
Nous allons aborder ce qui est pour nous la principale caractéristique de cette ville et peut-être de ce pays, c’est la propreté et le caractère organisationnel de la plus grande ville du monde.....
Non pas par rapport à la Russie mais à tout ce que l’on a pu voir sur la planète jusqu’à lors, même en France !
Oui, ce n’est pas une légende, ce qui est dit et écrit partout est une réalité, la propreté est culturelle voire institutionnelle.
Dans le métro, on se croirait dans les couloirs d’un hôpital !!
Toujours « quelqu’un » pour nettoyer partout, d’ailleurs les rues sont dénuées de toutes traces de salissures ce qui rend les balades des plus agréables.
Cette ville aussi grande et moderne soit-elle est en plus très verte, presque partout !
A tel point que le lapin « hello Kitty » est l’un de leur animal de compagnie favori !
J’imagine déjà vos mines réjouies à l’idée de penser que Tokyo est faite pour vous ou pour nous !!!
Ne vous méprenez pas !
Pauvres gascons que nous sommes, et lecteurs « festayres » que vous êtes pour beaucoup, il nous est même indiqué que nous devons nous abstenir d’uriner dans la rue.... J’en ai presque « pissé » de rire, en imaginant ces panneaux à la fin du mois de Juillet en plein centre de Bayonne ou à la mi-août à Dax.
De toutes façons, il y a tellement de toilettes publiques, que cette éventualité en plus d’être très mal perçue, n’est pas utile !
Ah, les toilettes.... ces fameux endroits, sorte d’arrière chambre du vaisseau de Goldorak !!
Lorsque vous entrez dans le cockpit d’un toilette japonais, il est d’abord nécessaire d’avoir bien appréhendé auparavant l’usage du tout dernier smartphone ou mieux encore d’être pilote de ligne, tellement il existe de possibilités.... car en plus de vous nettoyer le « trou de bal » avec une justesse de visée que n’importe quel chasseur rêverait d’acquérir naturellement, ceux-ci vous jouent de la musique pour adoucir l’épreuve, et vous assèchent la chevelure rectale avec le plus grand soin... Vous l’aurez compris, ici, il est strictement interdit d’avoir les fesses sales.
Les véhicules, (désolé, j’ai encore du mal à ne pas aborder un sujet relatif à l’automobile !) même âgés, dans un état proche du neuf, sont tous extrêmement propres : véhicules de chantier, bus, taxis, voitures sont rangés les uns sur les autres ou sur les parking les uns à côté des autres d’une façon très géométrique.
A mon avis, le métier de carrossier n’est pas un job d’avenir au Japon sauf peut-être après un tremblement de terre ou le passage d’un typhon... avis aux amateurs !
Les fumeurs sont parqués dans des aires prévues à cet effet.
Lorsque l’on observe le réseau électrique, le désordre semble ordonné....
Cette semaine, ponctuée par le passage de « jebi » et le tremblement de terre sur Hokkaido nous a fait peur.... mais davantage à vous !!
Ici, les gens semblent rompus à vivre avec ces aléas de la nature et leur détachement fait qu’il est difficile d’être inquiet... peut-être est ce le début de notre intégration ?
Le typhon évite presque complètement Tokyo puisque nous visitions le soir de son passage la fameuse Tour Skytree sans encombre et sans « presque » ressentir les énormes bourrasques, perchés à 634m de haut.
En plus d’avoir malheureusement saccagé le centre du pays, il aura eu raison de beaucoup de candidats aux files d’attente de cette visite... certainement plus inquiets que nous et pour notre plus grand bonheur !
Nous avons gravi pas moins de 4 observatoires dans différents endroits de la ville pour observer Tokyo sous toutes ses facettes car à notre avis c’est de ce point de vue que la ville est la plus éblouissante... le gratte-ciel Sunshine à Ikebukuro, l’observatoire des Tours Jumelles de Shinjuku, la Tokyo city view de Rappongi Hills et donc la Tokyo SkyTree qui est la tour la plus haute du Japon.
Nous entamerons à Tokyo notre « marathon » des temples et châteaux...
Nous sommes bien entendu, allés à Shibuya se la « péter » sur le soi-disant carrefour le plus grand au monde.
Une bonne surprise gastronomique à Shinjuku, dans un microscopique restaurant où il est nécessaire de faire la queue (mais il n’y avait personne !) dehors avant de gravir l’escalier « vertical », commander une nouvelle fois notre menu sur un écran, pour y déguster un excellent Ramen.
Ainsi, nous avons pu nous entraîner à nos premiers « Slurp ».
Nous avons croisé les premières Geishas de notre séjour.
Gouté les excellentes glaces au thé vert .....
Arpenté les rues de cette ville un peu « folle » où derrière cette apparente organisation sans faille de la vie, les japonais se livrent à l’exercice de jeux vidéos des plus délirants dans le quartier d’Akihabara, tout en se protégeant les mains à l’aide de gants blancs pour éviter une contamination bactériologique, car leur dépendance aux jeux, elle, est actée.
Ils vont jusqu’à imiter les personnages « célèbres » de leurs jeux favoris.
Ces gens si polis, si propres, si gentils... presque parfaits, seraient-ils enclins à un tel surmenage que la fatigue les emporte de façon contagieuse dans les endroits les plus insolites ?
A moins que ce soit la chaleur écrasante de ce début du mois de septembre qui les assomme ?
Pourtant, le nombre de distributeurs de boissons en tout genre est tel que la déshydratation ne peut les guetter.
Et puis, il y a toujours un Game Center qui se respecte au coin d’une rue.
Les Tokyoites peuvent donc assouvir leur besoin immédiat de jouer y compris pour tenter d’acquérir la dernière peluche en vogue ou la figurine manga qu’ils paieront 5 fois le prix.
Mais ce moment passé ici, leur permet certainement de « justifier » l’intérêt de travailler au minimum 60 heures par semaine... Heureusement, une loi vient d’être vôtée et plafonne à 100h par mois le nombre d’heures sup, il va donc leur rester quelques secondes pour jouer !!!
Certes, Pierre est un peu tombé sous le charme de ces endroits frénétiques, qui font rêver beaucoup de gamins occidentaux.
Nous avons avec Stéphanie, préféré nettement le marché de Tsujiki : plus grand marché au poisson du monde.
Le Japon est le second pays consommateur de produits de la mer, nous nous sommes régalés de sushis tout juste préparés par l’un des innombrables poissonniers jalonnants ce marché dès notre petit déjeuner le jour de notre visite.
Cette ville surprenante, est donc capable de marier les plus improbables nouveautés technologiques avec une culture et une histoire ancestrales.
Les buildings toujours plus haut de Ginza avec les ruelles charmantes et tranquilles de Ueno.
L’île artificielle d’Odaïba avec ses ponts, sa vue imprenable sur le centre-ville et la culture du Sumo dans le quartier de Ryogoku.
Malgré les catastrophes naturelles et les guerres qui se sont succédées dans son histoire, Tokyo semble invincible, comme une forteresse où les ruelles les plus anciennes, les temples et les arbres millénaires trouvent encore leur place dans cet univers ultra urbanisé.
Nous n’avions jamais eu l’occasion lors de nos précédents voyage de visiter un pays industrialisé avec une culture si différente... Cette ville est de ce point de vue, saisissante.
Nous allons maintenant quitter Tokyo et partir à la découverte de ce pays soi-disant si atypique, si beau et si différent par endroits.
Nous reviendrons vous conter la suite de nos aventures niponnes dans quelques jours....