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Le Trek

Journal - Népal - 28-10-2018




Il est temps de vous conter la suite de notre aventure dans ce beau pays.

Nous avions prévu un trek, oui, mais peut-être pas aussi riche : rencontres amicales, gastronomie, longue journée de marche, chute et émotions....




Le 10 octobre, durant ma sieste, « Les Paz Partout » sont arrivés au village de Sherpagaun car eux aussi envisageaient le trek de la vallée du Langtang après avoir déjà bourlingué sur les chemins du Tamang Trail Héritage. 

Bien que nous ne nous connaissons pas encore beaucoup, nous sommes heureux de retrouver Emilio, Anna, Pauline et Marco et cela semble réciproque, nous prévoyons le dîner ensemble sur leur lieu d’hébergement : SHERPA GUEST HOUSE chez Phurpu Tamang pour un dalh bat des plus savoureux en compagnie de Jean Jacques, Kanchhi et sa maman.




Le lendemain matin, 11 octobre c'est un jour important pour Stéphanie 🎉🎂




Avec quelques fourmis dans les jambes après une petite semaine à ne « rien » faire, nous quittons Sherpagaun et partons en direction de la vallée du Langtang pour un trek de quelques jours avec Kanchhi qui s’est proposée de nous accompagner.




Nos compatriotes et néanmoins collègues « tourdumondistes » quant à eux, ayant émis pourtant l’hypothèse de rester un jour au village pour se reposer, nous emboîtent le pas, bien qu’au moment de notre départ nous ignorons cette dernière décision.




Après quelques 4h30 de marche, une douzaine de kilomètres et 1000m de dénivelé, nous arrivons à Thyangsap Village perché à 3140m d’altitude, Kanchhi nous ayant « réservé » une « suite » chez une « amie » à elle. 

Nous pouvons ainsi observer les premieres neiges sur le Langtang Lehru (7227m) et les premiers Yaks.





Après une rapide installation, une excellente « hot shower froide » (un classique népalais😉😂) , nous déjeunons en tentant d’y voir clair sur les tarifs proposés dans ces établissements en grand nombre de la vallée. 




Tous les tarifs sont affichés mais sont tous négociables, ou pas !! A-t-on entendu dire.

Nous ne souhaitons pas nous comporter comme des touristes inquisiteurs qui après avoir entrepris une action « colibri » à Sherpagaun seraient maintenant tentés de consommer au plus bas. 

Cependant, je profite d’une petite discussion avec Kanchhi afin d’en savoir un peu plus sur ces fameux « tarifs » et lui demande quel est le prix de notre chambre. Après enquête auprès de son « amie », il apparaît que le prix de la dite chambre est fixe, soit 1000 roupies népalaises, environ 8€..  somme dérisoire vous en conviendrait, pour des touristes bourgeois occidentaux que nous sommes.

Je n’y vois pas d’inconvénients majeurs si ce n’est que j’explique à notre adorable accompagnatrice que j’espère ce tarif identique pour tout le monde.




Le “téléphone népalais” fonctionnant à merveille, nous apprenons que “nos amis” tels que les définissent nos hôtes même si nous ne connaissons que depuis peu de temps sont en passe d’arriver au village...  




Leur arrivée, quelques heures après nous, me contrarie. 

Non pas que je ne suis pas heureux de les voir, bien au contraire, mais lorsque Pauline entreprend la patronne de la guest house, sans beaucoup de difficulté elle obtient une “free” room....  pratique courante dans la vallée sous réserve que l’on en fasse la demande.

Vous imaginez à quel point cette situation me déplaît et je rentre à ce moment là dans une sorte de contrariété que j’ai bien du mal à cacher.

Nous décidons cependant de ne pas faire de vagues et attendons la note du lendemain matin afin de savoir à quel tarif j’aurais eu le plaisir d’entendre les rats danser toute la nuit derrière les cloisons de la  « 1000 Roupies Room ».... 

Après un délicieux « Népali Breakfast », la « douloureuse » nous est présentée et à ma grande surprise le prix de la chambre m’est demandé...  

Bien évidemment, mon ton change et sans besoin de discuter bien longtemps, je me retrouve également avec une « free room ».




Je profiterai ensuite des heures de marche nous séparant de notre prochain camp de base de Kyanjin Gumba pour avoir une discussion cadrée avec notre Kanchhi préférée en lui expliquant que dorénavant nous déciderons des lieux où nous souhaitons nous établir et que nous entreprendrons seuls les discussions sur les tarifs si nous considérons que l’exercice s’impose.




En effet, il y a tellement de logements dans ces endroits pourtant en pleine montagne que généralement on vous attire bien à l’avance, plusieurs heures avant votre arrivée dans un village grâce à des rabatteurs puis on vous propose de vous héberger gratuitement, bien qu’il y ait des tarifs indiqués.

L’intérêt est donc de ne rien réserver y compris pour un groupe de 8 que nous sommes, et même en pleine saison de treks.

Pour information, il doit y avoir pas moins de 60 à 70 Guesthouses dans cette vallée ce qui doit permettre de loger environ 1200 personnes. Bien que ce trek soit populaire, je suis convaincu que le taux de remplissage est bien loin de dépasser même les 60%.

Les « conditions » exigées étant que les trekkers consomment leurs repas du soir et leurs petits déjeuners dans la guest house où ils dorment, ce qui semble être la moindre des choses.


De façon spontanée et naturelle, nous entamons donc cette longue randonnée (encore 12kms et 1000m de dénivelé positif) avec nos dorénavant compagnons de trek qui eux « Pazpartout ».




En ce début d’après-midi du 12, nous arrivons à Kyanjin Gumba (3830m) et tous ensemble choisissons notre campement après quelques visites à l’hôtel Mountain View.

Nous serons à notre aise « chez nous » et les enfants aussi puisque nous occuperons seuls cet endroit sympa pendant 3 nuits où nous dégusterons une cuisine des plus savoureuses et raffinées.






Par petits groupes ou seul, nous sommes allés gravir les sommets alentours : 


Le Kyanjin Ri Low (4400m) 




Le Kyanjin RI High (4773)






Le Tsergo RI à 4984m.....  





De belles bavantes peu techniques mais longues et difficiles à cause de l’altitude.

Nos yeux nous remercieront cependant de ces efforts.




La veille de notre retour dans le bas de la vallée, où chacun doit repartir vers de nouvelles aventures, une rencontre surprenante dans un salon de thé aux allures bien françaises, va venir modifier le cours de notre voyage.




En ce qui nous concerne, nous avons prévu un trek sur l’autre versant de la vallée du Langtang en direction de Gosainkunda pour la suite de notre aventure. 

Nos collègues baroudeurs quand à eux prévoient un retour vers Katmandou pour quelques jours de pauses avant de quitter le pays pour la suite de leur périple.




C’est sans compter sur notre hôte de ce dimanche après-midi, gérant de la Dorje Bakery Cafe § Coffee Center, qui nous propose un potentiel retour original en hélicoptère le 18 vers Katmandou.

Loin de nous cette idée saugrenue de plomber notre budget voyage par cet excès de zèle qui apparaît comme un acte peu courageux appartenant davantage à de riches touristes anglo-saxons ou orientaux plutôt qu’à nous.

Nous sommes très fiers d’être des familles baroudeuses préférant les routes vertigineuses et poussièreuses plutôt qu’un tour en hélicoptère 🚁 au dessus de la montagne himalayenne 😱🇳🇵🌍🤪😂.

Même si notre première réaction apparaît donc comme un déni évident de l’hypothèse 🙄 le prix très attractif de l’aventure nous interpelle 🤔.

Ces hélicoptères amènent dans cette vallée ces « fameux riches touristes » qui veulent être rapidement sur place et éviter la « balade chaotique » jusqu’à Syabrubesi. 

Les compagnies voulant éviter des retours « à vide » proposent donc des tarifs très loin des tarifs pratiqués dans nos contrées. 

Nous sommes à ce moment là plusieurs dans le Dorje Bakery Cafe puisque Camille, Théo et Floriand, trois joyeux lurons français en trek également et en balade asiatique (Thaïlande, Vietnam) s’interrogent eux aussi.

Collectivement, nous réfléchirons à cette opportunité et finirons par s’enthousiasmer par cette idée inattendue d’autant que 2 hélicoptères seront là : une première pour les enfants, un survol des montagnes de l’Himalaya et nous ne le cacherons pas l’idée d’éviter cette journée de route harassante.





Nous finissons par accepter l’indécente proposition et décidons de tenir bien cachée des enfants cette future aventure puisque ceux ci à ce moment là, préfèrent opter pour des bagarres de polochons endiablées. 


C’est heureux de notre « trouvaille » que nous levons le camp ce matin du 15 octobre en direction de Ghodatabela (lieu de départ en machine volante) pour y passer une nuit, y déposer quelques affaires et revenir ensuite à Sherpagaun récupérer un petit paquetage laissé avant le trek et dire au revoir à Jean Jacques...   tout cela tous ensemble, c’est à dire maintenant notre petite tribu de 8 personnes y compris Kanchhi.





La descente dans la vallée apparait des plus simples, sur un rythme auquel nous sommes maintenant rompus d’autant que la perte d’altitude facilite encore la randonnée.

Stéphanie va, malgré elle, en décider autrement.




A environ 1h de notre arrivée, elle chute lourdement sur un chemin des plus plats et en profite pour « goûter » la poussière locale. 

Elle « choisit » de heurter avec son genou la seule pierre de ces quelques mètres de chemin sans réels dangers.

Pauline, afin de se rappeler à ses souvenirs de médecin hospitalier, va procéder à un nettoyage assez complexe d’une vilaine plaie.




Nous rejoignons malgré tout lentement notre point de « chute » du jour.

Après l’installation dans nos chambres, Stéphanie semble de plus en plus handicapée par sa blessure une fois la plaie et l’articulation refroidies.


Ensemble, nous décidons d’un repos nécessaire pour elle le lendemain. 

Les Pazpartout décident de « profiter » de cette pause « forcée » pour prendre leur costume d’enseignants et se reposer au côté de Stéphanie en attendant le jeudi, date de départ programmée pour le tour de manège au dessus de l’Himalaya.

Je décide de rejoindre seul Sherpagaun et envisage un aller-retour dans la journée (23 kms et 1000m de dénivelé encore !)




Me voilà donc dès mardi, tentant de me rappeler à mes souvenirs de traileur des montagnes, sur les chemins du Langtang sautillant de pierres en rochers.

Kanchhi, ayant décidé de m’accompagner, me montre avec une agilité déconcertante, que je ne suis qu’un modeste « pyrénéiste » et que mes pieds sont  loin de rivaliser avec la dextérité de sa foulée.

J’en serais quitte pour quelques frayeurs maîtrisées, malgré cette année de presque abstinence sportive.




Il nous aura fallu 2h pour parcourir les 12kms chaotiques nous séparant de Sherpagaun, c’est en sueur que nous arrivons et apercevons Jean Jacques à qui je vais devoir raconter toutes ces aventures rapidement, avant de prendre le chemin du retour.

Il n’aura pas fallu bien longtemps à notre « Jean Jacky » (intonation donnée par les népalais) pour envisager de m’accompagner pour la fin de notre séjour dans la vallée, ce qui me ravit.

Kanchhi ayant juste terminé de me donner une leçon de trail nous cuisine une assiette de pâtes couronnée d’une excellente omelette avant notre départ.




Nous mettrons un peu moins de 3h avec une pause thé à Rimche pour regagner Ghodatabella, Jean Jacques me portant dans son sillage tellement je lui ai dis que j’envisageais de faire vite pour le retour...  bien mal m’en a pris !!! 




Après quelques parties de Uno et l’admiration de ces montagnes himalayennes, nous irons trouver le repos glacial de cette avant dernière soirée dans la vallée. 




C’est après une courte balade récupératrice (encore 12kms !) où nous repasserons devant la stèle « naturelle » où l’ancien village de Langtang a été engloutie lors du tremblement de terre de 2015,  que nous allons encore vivre un moment si particulier en cette veille de départ « théorique » par hélicoptère.





Bien que nous ayons réservé notre vol en versant un acompte en espèces mais sans contre partie contractuelle, ce n’est pas sans une très légère angoisse que nous abordons cette fin d’après-midi.


Nos 3 compères futurs héliportés nous rejoignent et heureusement, Camille initie une partie de « sardine » à laquelle petits et grands se sont prêtés avec le plus grand sérieux.


C’est vers 17h30 que la soirée va prendre une toute autre tournure.

Nous voyons arriver un groupe de Népalais portant un brancard « de fortune » sur lequel est allongé une personne.


Après nous être approchés de celui-ci, nous sommes tous choqués de constater que Rob est allongé avec une jambe qui semble en bien mauvais état.

Pauline et Théo vont passer une bonne partie de la soirée à dispenser à ce Scottish quelques soins essentiels.

En effet, en raison de la fête nationale, d’une heure tardive et d’un brouillard épais, le rapatriement ne peut avoir lieu le soir même.

Rob va devoir passer la nuit ici, dans un froid saisissant sans pouvoir bouger à attendre l’hélico du lendemain matin.




Compte tenu de cet évènement, Pauline émet l’idée au reste de l’équipe de Rob de laisser notre place dans l’hélicoptère le lendemain matin. 

Ses british de collègues nous indiquent avoir commandé le rapatriement qui doit avoir lieu à la première heure soit vers 8h et que cela n’a donc certainement rien à voir avec notre « balade ».


A ce moment là, nous redoutons quand même de devoir partir avant Rob compte tenu du caractère « confortable » de notre départ et « urgent » du sien.




Finalement, les choses se dérouleront sans que nous en soyons décideurs dans le bon ordre. 

Bien que l’hélicoptère de Rob ne soit pas du tout médicalisé et que le passage du brancard à la position assise dans l’hélico va s’avérer des plus complexes, c’est vers 8h30 que celui-ci va s’envoler pour des soins mérités vers l’hôpital international de Katmandou.




Dans la foulée, après des au revoir chaleureux à notre « Jean Jacky » local, c’est avec beaucoup d’émotion que nos 2 hélicos de « confort » vont se poser sous les yeux émerveillés des enfants apprenant juste à ce moment-là que dans quelques minutes, nous survolerons les montagnes de l’Himalaya pour une féérique balade et ainsi se retrouver dans la vallée de Katmandou pour la fin de notre aventure népalaise.



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